Réunis au sein du collectif contre le racisme et les discours de haine, quatre compatriotes Congolais ont animé mardi 19 mars à Kinshasa une conférence de presse de recadrage contre les “faussetés et contrevérités” dites dans le livre “Holocauste au Congo: L’Omerta de la communauté internationale”, de l’éditeur franco-camerounais Charles Onana qui mène actuellement une croisade qui frise selon eux, la cohésion nationale au sein des universités de Kinshasa.
De quoi attirer l’attention du Gouvernement sur cette campagne jugée dangereuse qui présente la communauté Tutsi Banyamulenge comme étant responsable de tous les maux dont souffre le Congo actuellement. Historiquement aguerris, Basile Diatezwa, Enock Sebineza, Belhar Mbuyi et Thomas Gamakolo, tous experts des grands Lacs ont brandi des textes attestant la présence des Tutsi Banyamulenge sur le sol congolais depuis l’époque coloniale à l’opposé de ce qu’a raconté Charles Onana dans son ouvrage sans se baser sur des faits historiques authentiques.
« Nous pouvons également citer R. Loons, administrateur du territoire de Bafulero (actuel territoire d’Uvira) qui a publié une étude en mars 1933 et qui reconnait l’existence parmi les peuples de son territoire, des fractions Banyamulenge(…) », ont-ils illustré.
Ces experts des grands Lacs sont toutefois écoeurés de constater que jusqu’en 2024, la République Démocratique du Congo passe son temps à ce débat qu’ils qualifient de bas étage alors que des faits historiques existent bel et bien.
« La cohésion nationale qui est mise en mal par un certain activiste extrémiste (…) donner un peu de la crédibilité après avoir écrit un livre que nous considérons comme un livre panfletiste plutôt comme un livre scientifique. Cette conférence a été mise en place pour donner un autre son de cloche aux congolais, pourquoi ? Parce qu’au travers du livre qui a été vendu abondamment à l’UNIKIN et dans toutes les institutions supérieures de la RDC en tout cas du moins de la capitale, ce livre qu’on appelle Holocauste du Congo est axé sur trois points centraux c’est-à-dire le déni de nationalité et la charge portée contre la communauté Banyamulenge et Tutsi qu’on rend comme étant la cause de tous les maux du Congo c’est-à-dire la diabolisation de cette communauté. Le troisième point ce qu’on veut présenter qu’il n’y a eu que cette communauté là dans les guerres qui ont eu à l’Est depuis 1993 jusqu’à aujourd’hui pendant au moins 30 ans il n’y a eu que eux qui ont tué, massacré et tout », a déploré Mê Thomas Gamakolo.
Avant d’ajouter que : « nous avons considéré que cela était très dangereux parce que ça permet à tout ce qui voudrait voir imputer de notre nation cette communauté là Tutsi, Ima et Banyamulenge (…) nous avons considéré que si on imputait le Congo d’une partie de sa population ça veut dire qu’on a imputé une partie de notre territoire. Donc, le danger de la Balkanisation peut arrivé rapidement (…) nous nous comprenons le patriotisme comme étant l’amour de notre Congo, de tous les patrimoines humains hérités de la colonisation et nous avons hérité comme patrimoine humain également des Tutsi, des ima, et les Banyamulenge. Nous voulons que le corps social ne souffre pas d’une imputation (…) ».
Basile Diatezwa, Enock Sebineza, Belhar Mbuyi et Thomas Gamakolo s’interrogent sur les réelles motivations du franco-camerounais Charles Onana qui se passe pour un donneur des leçons alors qu’en France, son deuxième pays, il est accusé de racisme. Ces compatriotes épris de l’amour du Congo, n’écartent pas la possibilité de rencontrer Charles Onana à travers un nouvel ouvrage pour contrer “ses faussetés” sur l’origine des Congolais Tutsi.