Les critiques acerbes de l’archevêque de Kinshasa, un proche du pape François, sur la gestion sécuritaire et politique du pays, lui valent d’être dans le viseur de la justice.
Dans une décision nocturne du samedi 27 au dimanche 28 avril, le procureur général près la Cour de cassation a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire à l’encontre du prélat.
Firmin M’Vonde, le procureur général, avait précédemment convoqué le cardinal Fridolin Ambongo, mais celui-ci aurait décliné l’invitation, selon les dires du procureur. L’archidiocèse, de son côté, affirme n’avoir jamais reçu cette convocation.
Les accusations portées contre l’archevêque incluent des propos séditieux, qualifiés de « faux bruits », incitant à la révolte et aux attaques contre des vies humaines.
L’archevêque, membre du cercle restreint autour du pape François, avait vivement critiqué lors de la messe pascale la gouvernance du régime de Félix Tshisekedi, dénonçant la corruption financière et la gestion inefficace de la crise sécuritaire. Ses paroles, telles que « La justice est la première instance à bafouer les droits des simples citoyens » et « Le Congo n’a pas d’armée », ont suscité des réactions controversées.
Une agence de presse catholique lui avait attribué des déclarations accusant le gouvernement de soutenir des milices et même des rebelles hutus rwandais dans l’est du pays pour contrer le M23. Ces allégations ont ensuite été réfutées par l’agence de presse.
Pour le procureur, les déclarations du cardinal « choquent délibérément les consciences ». Dans son ordre d’enquête, il met en garde le magistrat en charge du dossier contre toute inaction, la qualifiant de complicité passible de poursuites.
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