16 février 1992 – 16 février 2024, 32 ans, jour pour jour, depuis les massacres des chrétiens catholiques par les forces de défense et de sécurité sous le régime de feu le président Joseph-Désire Mobutu.
A travers une journée commémorative organisée au Centre d’Etudes pour l’Action Sociale (CEPAS), le « Collectif du 16 février » a rendu hommage à ces congolais qui avaient versé leur sang pour l’avènement de la démocratie en RDC. Le thème retenu pour cette année est : « Inventons notre propre démocratie».
Pendant trois décennies «Le collectif du 16 février» s’est donné comme mission de travailler pour l’avènement en RDC de la démocratie. Et depuis 2021, il a ajouté à la liste de 1992, les martyrs plus récents des mouvements citoyens. Cet engagement s’est cristallisé depuis 2006, dans le combat pour des élections libres, démocratiques et transparente, combat qui a mobilisé beaucoup des Congolais.Malheureusement, ce collectif regrette la manière dont les élections de la fin de l’année 2023 ont été organisées.
«Malheureusement la manière dont les élections de la fin de l’année 2023 ont été organisées, nous ont laissé dans la désillusion et le traumatisme. Ses nombreuses irrégularités ont entamé la confiance des électeurs que nous sommes. Ce quatrième cycle électoral risque d’enterrer pour longtemps le rêve des congolais de mettre en place un système démocratique. La CENCO dit même craindre le retour au système de parti unique contre lequel les martyrs de la démocratie se sont battus», a déploré dans son mot de bienvenue, Rigobert Minani, membre du collectif du «16 février 1992».
Ce collectif invite les Congolais à inventer désormais leur propre démocratie car celle qui leur est offerte est une mascarade de la démocratie.
« Nous avons tous vu de nos propres yeux comment les élections ont été caractérisées par la fraude, la corruption à grande échelle, et le vandalisme de matériel électoral. Avec un scrutin de ce genre, c’est la démocratie en RDC qui est enterrée. Nous devons désormais inventer notre propre démocratie car celle qui nous est offerte est une mascarade de la démocratie. Malgré notre révolte, il nous faut reconnaître que nous avions vu venir cette situation. Nous avons assisté à la préparation et la planification de la fraude. N’est-ce pas que la désignation des animateurs de la CENI, s’est faite sur fond d’une corruption avouée par certains leaders religieux? N’est-ce pas que nous avons vu des listes des membres des partis politiques être proposées pour travailler comme argents temporaires de la CENI?», s’est-il interrogé.
Conférencier de cette journée commémorative, Abbé José Mpudu, rêve un Congo qui sera une terre d’égalité. Selon lui, cette égalité repose sur le principe d’humanité.
«Le collectif du 16 février» promet de proposer des actions sur comment sortir durablement de la mascarade électorale en imposant la démocratie voulue par les Congolais et mettre ensemble en route leur propre démocratie.