Les doutes semblent être dissipés sur la réélection de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dans un scrutin jugé au départ “chaotique” par l’opposition et “désorganisé” par le cardinal Fridolin Ambongo.
Bien au delà, le candidat à sa propre succession semble faire l’unanimité entre les résultats partiels publiés par la centrale électorale et les résultats de la compilation de la Mission d’Observation Electorale de la CENCO-ECC affirmant sans citer le nom « qu’un candidat s’est démarqué des autres en obtenant plus des voix ».
Alors que sur le tableau, c’est Félix Tshisekedi qui a largement creusé l’écart qui ne peut sauf miracle être rattrapé par ses challengers avec plus de 10 millions de voix, suivi par Moïse Katumbi avec plus de deux millions de voix. Ce que n’admet toujours pas l’opposition qui campe coûte que coûte sur l’annulation de ces élections.
Visiblement, l’opposition est déçue de ce rapport de la MOE-CENCO-ECC qu’elle attendait de pied ferme, une dernière cartouche afin d’amorcer les actions de la rue qu’elle peine à faire d’elle-même. Ainsi, la CENCO-ECC laissent l’opposition orpheline, commentent certains médias congolais.
Le camp présidentiel qui tenait pourtant à l’oeil les princes de l’église, applaudit vivement la posture de la CENCO-ECC. « La CENCO a cessé de prêcher la politique de terre brûlée, nous pouvons dire coup de chapeau », a réagi Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).
Quelles marges de manœuvre pour l’opposition ?
La messe est désormais dite pour Félix Tshisekedi qui sera sans nul doute proclamé vainqueur de la présidentielle le 31 décembre par la CENI mais l’opposition veut à tout prix obtenir l’annulation de son élection, mais avec quelle instance ?
Depuis la mise en place des animateurs de la Cour constitutionnelle, l’opposition n’a pas été d’accord, ce qui avait même suscité la débâcle de la coalition FCC-CACH. Recourir ce jour à la Haute Cour pour les contentieux électoraux, le camp Katumbi qui revendiquait la victoire de la présidentielle, a clairement exclu cette option.
L’autre bloc composé de Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy et consorts avaient appelé l’Union Africaine et la SADC à exiger la réorganisation des élections au motif des irrégularités mais les Missions d’Observation Electorale de l’UA de la SADC ont affirmé que les résultats tels que publiés par la CENI reflètent la vérité des urnes.
Vraisemblablement, l’opposition ne sait plus sur qui compter pour empêcher Félix Tshisekedi d’exercer cinq ans de plus au palais de la nation, seules les actions de terrain se présentent comme la dernière alternative pour l’opposition mais qui n’a jamais fait preuve d’une grande mobilisation, cinq ans durant.
Le vin tiré, Constant Mutamba l’un des candidats présidents en a déjà bu. « Avec plus de 10 millions de voix issus des résultats partiels, nous ne pourrons plus rattraper notre challenger Tshisekedi. Ainsi, je le félicite pour sa brillante réélection et lui souhaite plein succès pour son 2ème quinquennat. Vive la démocratie! », a-t-il salué.
Plus de suspense, le 31 décembre Denis Kadima président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) proclamera certainement Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo.