Cirage forcé à Kinshasa : une nouvelle technique de survie pour les cireur
La vie devient de plus en plus intenable pour les cireurs qui sillonnent quotidiennement, les 24 communes de la ville de Kinshasa. Les Kinois ne se font plus cirer les chaussures comme avant, d’où pour survivre, les jeunes cireurs “courageux” ont opté désormais pour le forcing.
Les cireurs ambulants cirent les chaussures sans le consentement du “client”. Ils tiennent par la force ses jambes pour lui cirer les chaussures et exigent ensuite d’être payé.
Il suffit d’être debout durant quelques minutes dans un carrefour ou assis dans une terrasse avec des chaussures poussiéreuses, pour recevoir la visite des cireurs ambulants vous imposer leurs services. Plusieurs Kinois en ont déjà fait l’expérience.
Croisé mercredi 22 novembre au rond-point Huileries par les reporters de Sud Express International, Roussi, un cireur ambulant a raconté son calvaire. Cette nouvelle technique de survie qui consiste à forcer les clients n’est pas du tout facile pour lui.
«Notre métier devient de plus en plus difficile. Ces derniers temps, nous souffrons énormément. C’est pour cela, même si la personne accepte ou pas, on s’entête à cirer ses chaussures par la force», a-t-il expliqué en lingala.
Entre les probabilités de rentrer à la maison bredouille et cirer de force, les chaussures d’un passant, habitant de la Tshangu, Roussi a choisi la deuxième option en subissant le courroux et les insultes de sa victime. A défaut qu’il soit payé de gré du client, Roussi subit de fois des insultes.
«C’est que nous faisons c’est mauvais mais les gens de bonne foi n’existent presque plus, parce que quand nous venons, ils savent qu’on cherche de l’argent en lieu et place de voler ou te demander, nous venons pour cirer», dit Roussi.
La hausse vertigineuse des prix de certains produits sur le marché n’épargne pas les prix des boîtes à cirage. Roussi ne lâche pas prise. Il ne veut pas quémander, moins encore voler, contrairement à plusieurs jeunes de son âge.
«Un 500 FC peut beaucoup m’aider. Le pays est en crise. Aujourd’hui, une boîte de cirage coûte 1800 FC, mais avant on l’acheter à 500 FC. Les gens ne veulent plus se faire cirer, car à l’époque on le faisait à 300 FC et aujourd’hui c’est à 500 FC», a soutenu Roussi.
A Kinshasa, la plupart des cireurs ambulants vient des lieux les plus reculés de la capitale. Ils exercent au centre-ville pour s’offrir plus des clients afin de subvenir aux besoins vitaux de leurs familles.
C.K