Tout se passait bien entre Kinshasa et Nairobi depuis l’avènement de Tshisekedi à la magistrature suprême. L’adhésion de la RDC, pays d’Afrique centrale au sein de l’Est Africa Community en 2022 en est une illustration parfaite.
Soudain, le lancement le vendredi 15 décembre d’une coalition politico-militaire contre le pouvoir de Kinshasa à partir du Kenya semble exacerbé les tensions entre les deux pays. La RDC a convoqué samedi l’ambassadeur du Kenya pour des amples explications dans le but de savoir comment son pays a donné le feu vert à cette coalition politico-militaire de naître sur son sol.
Dimanche soir, le président Kényan William Ruto est revenu sur la question lors d’une interview accordée aux médias locaux. Il ne s’est pas du tout appuyé sur le communiqué de son ministère des affaires étrangères se dissociant de “toute activité passible de détériorer la paix en RDC” mais Ruto a préféré vanter le côté démocratique de son pays.
A l’en croire, Kinshasa a sollicité de Nairobi l’arrestation des responsables de l’Alliance Fleuve Congo, un mouvement politico-militaire chapeauté par Corneille Nangaa, ancien président de la CENI.
« La RDC voulait savoir si nous pouvions arrêter ces personnes. Je leur ai répondu, le Kenya est une démocratie, nous ne pouvons pas arrêter chaque personne qui fait une déclaration(…) Ceux que nous arrêtons, ce sont les criminels. Si une personne commet des actes criminels, alors nous ferons tout notre possible pour nous en occuper. Mais faire des déclarations, ça fait partie de la démocratie. Combien de personnes font des déclarations contre moi au Kenya ? Il y en a tous les jours ! », a-t-il expliqué.
Cette posture du président Kényan fait couler encre et salive, suscitant une vaque d’indignation. Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement LUCHA parle des « propos inacceptables de William Ruto sur la création de l’AFC au Kenya qui illustrent le mépris que lui et EAC affichent à l’égard du Congo ».
Jusqu’ici, aucun ambassadeur n’a été expulsé de part et d’autre mais les relations bilatérales entre Kinshasa et Nairobi se dégradent au jour le jour. Ne voulant pas se laisser faire, la RDC entend passer à la vitesse supérieure.
C.K
